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A comme  
bulletalexithymie
Une sorte d’incapacité pour l’alcoolique de traduire dans son discours, ou mieux à distinguer dans son discours ses désirs, ses émotions, ses sentiments ou ses humeurs. L’alcoolique ne parle pas, il « fait causette » ; l’alcoolique évite à s’exprimer en son nom propre, il préfère relater ce qu’il pense qu’on dit de lui. L’alcoolique raconte dans le détail le plus insignifiant comme les choses se sont passées en négligeant d’exprimer sur quel mode a-t-il vécu les événements en question. Son discours est dit proverbial, pauvre, dogmatique, se référant à des affirmations toutes faites, redondant ; il parle mais sans convaincre qu’il assume ce qu’il profère. Le concept de l’alexithymie  (d’après l’étymologie grec du mot : « tenir à distance les émotions, les humeurs, les sensations) se rapproche du concept anglo-saxon de l’Emotion Exprimée (les anglo-saxons pensent pouvoir quantifier et mesurer ce phénomène). 

 

bulletanosognosie
Plus que nier la maladie, l'alcoolique s'en désintéresse. Cela ne le concerne pas. A le suivre dans son approche de l'existence, on devrait admettre qu' être alcoolique est un mode de la condition humaine, c'est une façon d'être (à rapprocher de l'absence de syndrome névrotique et d'une structure de personnalité spécifique). S'il souffre, ce ne serait pas de l'alcool, mais de son manque: être sans alcool (avec les autres, avec soi-même, dans le temps, dans l'accomplissement de tâches, face au passé et face à ses objectifs).

 

bullet apsychognosie
la négligence chez l'alcoolique du fait psychique
bullet asomatognosie
L'alcoolique ne néglige pas seulement le fait psychique, il néglige autant le fait biologique. Comme si son corps et ses organes ne lui transmettaient aucun signe, aucune information. Comme s'il ne se rendait compte d'aucune altération de son état général (au moins jusqu'au moment où il "touche le fond"); comme s'il voulait vivre sans considération des limites de son organisme biologique, des rythmes et de l'ordre de son corps. Le corps, dit Descombey, est  accessoire, extérieur à lui, voire étranger, importun (...) L'attitude pratique est souvent de négligence corporelle, de mépris de l'hygiène et de l'esthétique, de maladresse et de gaucherie Le corps est cible d'une multitude d'accidents, le plus souvent liés à l'inattention mème en dehors de toute alcoolisation

 

bullet A-temporalité

Il existe dans la négation du temps qui passe la non-intégration chronologique des faits, l'absence d'ordre temporel,  lemépris des rythmes chrono-biologiques,  le défi du déroulement dans le temps des rituels relationnels, familiaux, socio-culturels.

L'alcoolique se détourne du déroulement du temps. Corrélativement à l'observation clinique, on constate chez l'alcoolique:

 

bullet athanatognosie

L'athanatognosie est aussi caractéristique du fonctionnement mental   de l'alcoolique comme par ailleurs (ainsi que l'asomatognosie) de la majorité des conduites addictives: anorexie mentale, toxicomanie, conduites suicidaires répétitives etc...

La méconnaissance de la mort ferait dériver logiquement de l'asomatognosie et de l'anosognosie. La mort n'existe que comme accident, ne concernant que les autres. Et pourtant dans l'anamnèse familiale de l'alcoolique, on retrouve souvent beaucoup trop de morts et de deuils non faits.

D'autre part, cette méconnaissance de la mort comme du corps chez l'alcoolique rappelle étrangement le syndrôme de Cotard (et du fait, resurgit la question alcoolisme OU dépression versus alcoolisme ET dépression).

La mort serait "chose indicible", non représentable, inexistante entre l'immortalité et le néant (et voici la problématique narcissique).

 

B comme
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S comme
bullet schismogénétique

Le processus schismogénétique décrit par Bateson concerne le maintien d'une interface entre deux groupes ou deux personnes ou une personne et un groupe, de telle sorte qu'un équilibre dynamique soit établi à l'intérieur d'un système plus large qui les réunit. Cet équilibre est dynamique car il permettrait leur différenciation tout en restant ensemble.

Un processus schismogénétique peut instaurer une différenciation symétrique, ou complémentaire ou réciproque. L'alcoolique ne semble pas savoir s'inscrire dans un processus de différenciation réciproque. L'atemporalité semble aller de pair avec l'impossibilité de différenciation réciproque de l'alcoolique dès qu'il se trouve pris dans  un processus schismogénétique (que cela ait lieu dans le contexte professionnel, conjugal, de la famille d'origine ou thérapeutique). En fait, sa différenciation symétrique ou complémentaire est réactive donc addictive et contraignante, à l'opposé de la différenciation réciproque où les réponses des deux partenaires sont asymétriques.

 

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Contributions écrites

Co-dépendance et fonctions parentales dans le système alcoolique,

La mise en crise du fonctionnement du système alcoolique par l'organisation d'une approche thérapeutique à effets imprévisibles

 

 

 

 

 

 

© Vanghelis Anastassiou - 2005

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